Corentin et les squelettes

 

Corentin n'aime pas aller à l'école, car il a peur du squelette qui pend dans sa classe. Un jour, au cours d'une balade en forêt, c'est le drame : il tombe dans un trou et découvre des ossements... préhistoriques ! Et si cette découverte le menait à un trésor archéologique ?

 

 

EXTRAIT

- Corentin ! Lève-toi, c'est l'heure !

C'est ma mère. C'est la troisième fois qu'elle m'appelle ce matin, mais je ne réponds toujours pas. Je suis bien enfoui sous mes couvertures, elle ne pourra pas me trouver. Tous les jours, nous jouons à ce petit jeu, elle et moi. Au quatrième appel, elle va me crier :

- Tu as trois minutes pour te préparer. Nous t'attendons dans la cuisine. Le petit déjeuner est prêt.

Après le cinquième appel, je sais que je dois me manifester sinon elle va débouler dans ma chambre et avant même de comprendre ce qui se passe, je serai hors du lit. Elle va me menacer de tout répéter à papa si je n'obéis pas. Alors là, j'ai tout intérêt à me dépêcher parce que je ne veux pas que papa me donne la fessée quand il rentrera ce soir. Pour désobéissance quotidienne et chronique, comme il dit. Si bien que trois minutes plus tard, j'avale mes tartines bien gentiment sans broncher. Ouf ! J'ai évité une fessée supplémentaire.

Papa affirme que je désobéis tout le temps, mais je ne suis pas d'accord. J'estime, au contraire, que je suis sage comme une image et que ma sœur Amandine ferait bien de prendre exemple sur moi. Elle pique des colères bleues parce que maman refuse de lui acheter une robe ou parce qu'elle a envie de manger des bonbons. En plein magasin, elle se jette par terre de rage jusqu'à ce qu'elle ait eu ce qu'elle voulait. Elle a quatre ans, elle en profite pour faire des bêtises de bébé. Quand elle aura mon âge, elle sera trop vieille pour faire des caprices. A neuf ans, j'ai compris qu'il fallait être raisonnable et puis, les fessées de papa m'y ont beaucoup aidé. Maintenant, j'en reçois moins qu'avant.

Il n'y a que pour aller en classe que je me fais disputer. Maman doit m'y emmener de force. Quand elle a épuisé ses arguments psychologiques du type : « si tu ne vas pas à l'école, tu n'arriveras à rien dans la vie » ou bien «un frère aîné doit donner le bon exemple », elle se met à me courir derrière dans tout l'appartement. Depuis le temps que j'ai inventé ce jeu, je connais toutes les astuces pour retarder l'échéance. Par exemple, je la laisse m'approcher au maximum et puis, au dernier moment, je m'échappe. Le problème, c'est que ça l'énerve et que ses réflexes sont multipliés par deux parce qu'elle ne veut pas perdre. Si bien qu'elle finit toujours par m'attraper par le bras et m'oblige à monter en voiture. Là, je sais que j'ai perdu la partie.

Alors, je ne dis plus un mot jusqu'à ce qu'on soit arrivés devant l'école parce que je boude.

 

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