Mon Salon du Livre

 Le salon du livre de Paris bat son plein. Cette année, les auteurs nordiques sont à l’honneur. Les polars glacés donnent la chair de poule aux lecteurs français qui les adorent et les lisent bien protégés sous la couette.

J’aurai dû participer à celui de 1997. J’étais à deux doigts. L’éditeur qui avait accepté de publier « Le Courage de Parler » 1ère édition, monnayant 1500 exemplaires pour la modique somme de 9000 F, m’avait généreusement invité à une séance de dédicace. J’étais à Paris, avec ma mère. Nous avions programmé la visite de la Capitale, j’avais peaufiné quelques phrases mémorables à inscrire en première page de mon premier livre. J’avais arraché une dizaine d’exemplaires à cet éditeur et les avait distribués à des revues ayant reconnu la valeur de mes nouvelles. Ma mère et moi, avions déjeuné près d’une table où devisaient Anne Carrière et son auteur phare du moment, Paolo Coehlo. J’imaginais déjà ce dernier à mes genoux me suppliant de ne pas lui piquer sa place lorsque mon éditeur me prévint que tout était annulé. Le stand d’à côté venait d’être saccagé par des voyous.

En réalité, le voyou c’était lui car je compris, par la suite, qu’il n’avait sorti que les dix exemplaires que j’avais eus. De là, à penser qu’il avait lui-même programmé ce saccage pour éviter d’être mis à jour… Si vous croisez Gil(bert) Wern(dorfer), dites-lui que la justice l’a condamné à me verser 20000 F pour dédommagement et qu’il arrête de déménager à la cloche de bois ; l’huissier n’a pas réussi à le rattraper. Pour un premier essai, ce n’était pas un coup de maître.

Jeunes auteurs, rengainez votre impatience et attendez. Votre tour viendra et, s’il ne vient pas, c’est que votre nom ne doit pas briller en haut de l’affiche dans cette vie-ci mais qu’il illuminera une prochaine existence. Mozart n’a pas écrit toute son œuvre, jeune, par pur génie. Elle est certainement le fruit d’un travail antérieur. J’en suis persuadé.

Aujourd’hui, à part deux livres publiés à compte d’éditeur, ma production a vu le jour à compte d’auteur. Mon site va me servir de vitrine et, peut-être, quelques chalands la dévaliseront…

 

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Ecrire sa nécrologie

Un journal local anglais a demandé aux habitants de la ville où il paraît d’écrire eux-mêmes leur nécrologie pour la publier le moment venu. Cette petite bourgade est peuplée de nombreuses personnes âgées qui ont tendance à mourir toutes en même temps. La feuille de chou est dépassée par la mortalité galopante.

De deux choses l’une : soit, il faut trouver un médecin capable de prolonger la vie des mourants au moins de quelques jours pour fluidifier le flot; soit, le journal, embauche des rédacteurs. Il doit bien exister dans les environs proches des gens au chômage dont la plume facile peut gratter rapidement une quinzaine de lignes. Ces personnes font une brève enquête auprès de la famille sur les disparus, pondent l’article, tout ça en deux heures. Quatre nécrologies par jour par auteur et le retard se rattrape allégrement.          

D'un autre côté, écrire sa propre nécrologie peut être instructif. On est certain qu’aucune bêtise ne sera publiée et que l’article sera conforme à ses dernières volontés. Si la trace qu’on laisse dans la mémoire des lecteurs n’est pas indéfectible, on aura toute sa mort pour se le reprocher mais ce sera de sa faute. Ensuite, c’est l’occasion de faire le bilan de sa vie, de se souvenir des étapes importantes et de se poser la question : « L’ai-je bien traversée ? ». Sans doute, qu’une fois rédigée, quelques « auteurs » répondront modestement que, finalement, cette nécro est inutile, au regard de la banalité de leur existence. D’autres, comprendront, in extremis, qu’il est préférable de la jeter au panier que de la faire paraître. Elle pourrait dévoiler quelques honteux secrets. Cela fait déjà beaucoup de monde d’éliminer. Ne resterait que les personnalités marquantes de la ville.

Si j'écrivais ma nécrologie, je noterai : "Débutée avec cinquante  minutes de retard parce qu'il ne trouvait pas un cri primal original à dire à ses parents, la vie de Bernard Kieken fut un chemin de croix. Entre les croisillons de son fauteuil roulant et les mots croisés qu'il publia sur le Net, entre son voeu avorté d'être moine et sa vie de famille sur laquelle il fit une croix par timidité, son existence se termina d’une façon toute bête : Un matin, son auxiliaire de vie le découvrit les bras en croix et les jambes décroisées. Elles, qu’il avait tant de mal à décroiser de son vivant.

Ce qui tendrait à prouver que mourir peut, parfois, être profitable. Rassurez-vous, chers lecteurs, je tenterai l’expérience le plus tard possible.

 

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L'enfer au Japon

Depuis dimanche, le Japon vit un enfer.

Tremblement de terre provoquant un tsunami, centrale nucléaire en feu, des villes entières rasées en quelques secondes. L'Apocalypse est devant nos yeux de téléphages insatiables et toujours preneurs d'images terribles.

Au-delà de l'effroyable, vécu par ses populations et de leur dignité reconnus par tous, soulignons l'inquiétude de l'homme. Certes, la mobilisation va son chemin: vivres, couvertures et tout le reste vont arriver sur place très vite et c'est tant mieux.Comme d'habitude, les Associations humanitaires font de leur mieux et c'est tant mieux.

Mais ne regarde-t-on pas cet événement avec plus d'anxiété que d'autres? Ne scrute-t-on pas le nuage radioactif avec le souvenir au ventre de celui de Tchernobyl? Vous savez, Tchernobyl qui s'est arrêté aux frontières de la France, faute d'un visa en bonne et dûe forme! Tchernobyl qui a engendré des enfants difformes et désertifié toute une région.

Les japonais fuient la région contaminée, tentent de se rassurer en faisant détecter leurs radiations éventuelles, prient pour qu'un miracle se produise et commencent déjà à reconstruire une nouvelle existence. Parce que, forcément, la vie doit continuer. Coûte que coûte. Pour les enfants, pour le pays, pour le futur.

Justement, ce futur, de quoi sera-t-il fait? Va-t-on profiter de l'occasion pour changer de politique? Va-t-on profiter de cette catastrophe pour comprendre que nous sommes des apprentis sorciers et que l'homme va s'anéantir lui-même pour de l'argent? Qu'est-ce que l'argent face à la mort?La mort de la nature ne se fera pas sans mal. Sans plantes, sans animaux, l'être humain n'est plus rien. Incapable de se nourrir, il ne pourra survivre.

La Terre, elle, continuera de tourner. Elle inventera de nouvelles formes de vie et, c'est certain, elle ne fera rien pour nous sauver. Appelée à d'autres tâches beaucoup plus importantes.

Three Mile Island était un premier avertissement, Tchernobyl en était un deuxième, le Japon en constitue le troisième. Combien en aurons-nous d'autres avant la grande Explosion? Pas suffisamment, parce que l'homme n'a jamais vu plus loin que le bout de son nez. Il ne sait faire que des promesses et oublie que les conditions de vie qu'il crée aujourd'hui, il devra les supporter dans ses existences futures. 

Qu'en pensez-vous?

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Ce que je crois (2)

Je me suis toujours demandé pourquoi j'étais handicapé. Petit, je tapais du poing sur mon lit en me disant: "Pourquoi moi?". Evidemment, personne ne me répondait.

Jusqu'au jour où l'astrologie karmique m'ouvrit une porte. Sur un thème astral, les noeuds nord et sud donnent une indication sur les vies antérieures. Je n'ai jamais vraiment été convaincu par une unique vie se terminant en Enfer ou au Paradis. Trop d'injustices et de non-sens sont véhiculés par cette idée: un bébé qui meurt irait immédiatement au Paradis alors qu'un pépé qui a souffert toute son existence pourrait être voué aux Gémonies? Sur quels critères meurt-on jeune ou vieux? Mystère!

Le principe des vies antérieures me plaît davantage. Pour atteindre le Nirvana, chaque être doit connaître différentes formes terrestres, multipliant les expériences et les rencontres. Au bout est la Connaissance.

En ce qui me concerne, certaines de mes vies antérieures ont pesé lourd sur ma réincarnation actuelle. Beaucoup de pouvoirs et forcément d'abus avant m'en privent aujourd'hui mais ce n'est pas une punition, c'est une possibilité de comprendre ce que j'ai fait aux autres.

Mon handicap est une chance, aussi. Il me donne du temps pour regarder le monde et le retranscrire avec des mots. J'ai eu la chance de faire des études supérieures pour structurer mes idées après que ma solitude entre 17 et 20 ans ne m'ait plongé dans le Larousse qui a développé mon vocabulaire. 

Je crois que nous sommes programmés pour vivre la vie que nous vivons. Certes, certains l'écourtent volontairement parce qu'elle est trop lourde à supporter. Certes, on l'a trouve souvent ennuyeuse et difficile mais, au final, elle est emplie de richesses et de surprises.

La vie offre de multiples facettes, il en faut bien mille pour les survoler toutes.

Allez! J'arrête de philosopher pour aujourd'hui. La prochaine fois, je vous parlerai de métempsychose.

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Ce que je crois

Ma famille est catholique. Ma naissance "difficile" poussa mon père à me baptiser rapidement dès fois que j'aurai envie de me rendormir de nouveau. Bien sûr, mon baptême officiel se déroula selon les règles canoniques.

Le lycée de Dunkerque m'ayant refusé, je fis mes études dans le collège où avait été mon père. Un collège de curés.  On allait à la messe toutes les semaines et toutes les semaines, je  me confessais. Je devais bien souvent me triturer l'esprit pour dénoncer quelques péchés véniels.

La retraite de ma communion solennelle permit à ces prêtres de tirer parti de mon handicap en poussant mes camarades à m'entourer d'affection attentionnée. Cette ambiance chaleureuse me fit croire que celle d'un monastère serait pareille et je déclarais, à mon retour, à mes parents que je voulais devenir moine. A leurs yeux, mon handicap était un désavantage impitoyable. J'abandonnais vite l'idée mais ma vie ressemble parfois à un silence monacal. Heureusement, mes voix intérieures le remplissent aisément.   

Des années passèrent. Je quittais le collège dans des circonstances pas très catholiques. J'entrepris une licence de Lettres à Grenoble et j'eus l'occasion d'étudier l'astrologie qui constitua, sans doute, le début de ma vocation d'auteur. Je travaillais avec ardeur sur des vrais thèmes astraux offerts par les collègues de travail sympathisants avec moi. Ce qui leur démontra que derrière mes apparences, ma face cachée était plus enviable.

Mon thème astral allait m'amener vers un passé insoupçonné...

La suite, vous la lirez demain. 

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